Lire un tensiomètre peut sembler simple… mais encore faut-il savoir ce que l’on regarde.
Entre pression systolique, pression diastolique, mmHg et fréquence cardiaque, l’interprétation peut vite devenir source de stress — surtout si vous êtes étudiant en santé, professionnel de santé en début de carrière ou patient vigilant vis-à-vis de l’hypertension.
Dans cet article, nous vous expliquons clairement et concrètement comment lire un tensiomètre, quel que soit le modèle que vous utilisez (manuel, électronique, bras ou poignet).
Vous découvrirez également les valeurs à surveiller, les erreurs à éviter, et les conseils de professionnels pour assurer une prise de mesure fiable et utile.
Lecture rapide : que signifient les chiffres affichés ?
Vous venez de prendre votre tension et votre tensiomètre affiche trois chiffres. Vous êtes face à une suite de nombres en mmHg, parfois accompagnés d’un pouls/min… et vous vous demandez comment les interpréter ? Bonne nouvelle : une fois les notions de base comprises, lire un tensiomètre devient un réflexe utile pour surveiller votre santé cardiovasculaire.

Pression systolique et diastolique : comment les distinguer ?
Un tensiomètre mesure la pression artérielle, c’est-à-dire la force exercée par le sang sur les parois de vos artères. Il affiche deux chiffres :
La pression systolique (le chiffre le plus élevé) : elle indique la pression exercée lors de la contraction du cœur, quand il éjecte le sang dans les artères.
- Elle reflète l'effort fourni par le cœur pour irriguer votre organisme.
La pression diastolique (le chiffre le plus bas) : elle correspond à la pression entre deux battements, lorsque le cœur est au repos et se remplit à nouveau.
- Elle renseigne sur la résistance des vaisseaux au flux sanguin.
Par exemple, une tension artérielle indiquée à 120/80 mmHg signifie :
- 120 mmHg = pression systolique
- 80 mmHg = pression diastolique
Important à retenir : on lit toujours la tension systolique/diastolique, dans cet ordre.
Que signifie le chiffre du pouls ?
La plupart des tensiomètres électroniques affichent aussi votre fréquence cardiaque :
Ce chiffre, exprimé en battements par minute (bpm), indique le nombre de battements du cœur en une minute.
Une fréquence normale au repos se situe entre 60 et 80 bpm chez l’adulte.
Un pouls anormalement élevé (tachycardie) ou faible (bradycardie) peut justifier une surveillance ou un avis médical, surtout s’il s’accompagne d’essoufflement, fatigue ou vertiges.
Unités mmHg : pourquoi c’est toujours la norme
Même si la technologie évolue, la mesure de la pression artérielle reste basée sur les millimètres de mercure (mmHg). Cette unité provient des anciens tensiomètres à colonne de mercure, encore utilisés dans certains cabinets médicaux.
Elle reste la référence mondiale pour garantir des comparaisons fiables entre patients, études, ou dispositifs.
Quelles sont les valeurs normales et quand faut-il s’alarmer ?
Voici un tableau synthétique basé sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Société française d’hypertension artérielle. Il vous aidera à interpréter rapidement les résultats affichés par votre tensiomètre :

Bon à savoir : une seule mesure isolée ne suffit pas à poser un diagnostic. Il est recommandé de prendre la tension à plusieurs moments de la journée, dans des conditions de repos, et de noter les valeurs pour les montrer à un professionnel de santé.
Interprétation selon le type de tensiomètre utilisé
Tous les tensiomètres n’offrent pas la même expérience de mesure. Entre les modèles manuels destinés aux professionnels et les versions électroniques pour le grand public, les modalités de lecture varient, tout comme leur niveau de précision. Voici comment bien interpréter vos résultats selon le modèle utilisé.
Tensiomètre manuel à manopoire : la lecture à l’aiguille
Utilisé principalement par les médecins, infirmiers, étudiants en santé et autres professionnels, ce modèle fonctionne avec :
- un brassard gonflable à la main via une poire
- un manomètre à aiguille pour lire la pression
- un stéthoscope pour écouter les bruits de Korotkoff
Comment lire la tension avec ce modèle ?
Gonflez le brassard jusqu’à environ 30 mmHg au-dessus de la pression systolique estimée.
Placez le stéthoscope sur l’artère humérale.
Dégonflez doucement :
Premier bruit entendu = pression systolique
Disparition du bruit = pression diastolique
Conseil étudiant : la lecture exige de l’entraînement, une bonne oreille et une coordination précise entre l’écoute et l’aiguille.
Modèles disponibles sur Medikapro : Tensiomètres manopoires manuels
Tensiomètres électroniques bras ou poignet : lecture numérique, fiabilité et précautions
Les tensiomètres électroniques sont plus faciles d’accès : il suffit de les mettre en route pour obtenir une lecture automatique des valeurs systolique, diastolique et du pouls.
-Les modèles au bras sont généralement plus fiables car situés plus près du cœur.
Les modèles au poignet sont pratiques, mais plus sensibles aux erreurs de posture.
Astuce lecture : quel que soit le modèle, toujours lire la systolique en premier, suivie de la diastolique, puis du pouls.
Erreur fréquente à éviter : si le poignet ou le bras est mal positionné (trop bas, trop haut, contracté), la mesure peut être faussée.
Voir les modèles disponibles sur Medikapro : Tensiomètres électroniques bras et poignet
Le bon positionnement du brassard change tout
Le brassard doit être bien ajusté et placé au bon endroit pour une lecture correcte :
- Sur le bras : centré sur l’artère brachiale, environ 2 cm au-dessus du pli du coude
- Sur le poignet : paume vers le haut, appareil à hauteur du cœur
- Bien serré mais sans comprimer fortement (doit pouvoir glisser un doigt en dessous)
Conseil de professionnel : la taille du brassard doit correspondre à la circonférence du bras. Un brassard trop petit ou trop large fausse la mesure.
Nos conseils de pros pour une mesure fiable et utile
Même le meilleur tensiomètre ne garantit pas une mesure juste si les conditions de prise ne sont pas respectées. Voici les bonnes pratiques que nous recommandons chez Medikapro, fondées sur l’expérience terrain des professionnels de santé.
Avant, pendant et après : les étapes clés à respecter
Avant la mesure : Ne pas boire de café, fumer ou faire d’exercice physique dans les 30 minutes précédentes, aller aux toilettes (une vessie pleine augmente la tension), s’asseoir au calme pendant 5 minutes, bras posé sur une table, au niveau du cœur
Pendant la prise : rester immobile, silencieux et détendu, ne pas croiser les jambes, éviter tout mouvement ou conversation pendant le gonflage et la lecture
Après la mesure : noter les chiffres dans un carnet ou une application, répéter 2 à 3 fois à une minute d’intervalle et faire une moyenne, prendre la tension à des moments réguliers (matin et soir, par exemple)
Astuce pro : toujours mesurer la tension sur le même bras, de préférence le gauche, sauf indication contraire du médecin.
Quand ne pas se fier à une seule mesure
Une seule lecture isolée peut être trompeuse, le stress, l’émotion ou une mauvaise posture peuvent temporairement fausser les résultats. On parle parfois de "syndrome de la blouse blanche", où la pression augmente juste à la vue d’un soignant ou d’un tensiomètre.
C’est pourquoi il est essentiel de prendre plusieurs mesures, à différents moments de la journée, dans un environnement calme. Une tendance se dessine alors, bien plus fiable qu’un chiffre unique.
À quel moment consulter un médecin ?
Voici quelques signes qui doivent alerter, surtout s’ils se répètent ou s’aggravent :
- Tension systolique supérieure à 140 mmHg de façon constante
- Tension diastolique supérieure à 90 mmHg régulièrement
- Vertiges, fatigue inhabituelle, maux de tête persistants
- Pouls anormalement rapide ou lent, sans cause apparente
En cas de lecture > 180/110 mmHg, ne pas attendre : il s’agit d’une urgence médicale potentielle.
Bon réflexe : si vous êtes un professionnel ou un étudiant en santé, recommandez à vos patients un suivi à domicile structuré (type carnet ou application), avec des relevés sur 3 à 5 jours, avant d’envisager des examens plus poussés comme un MAPA (mesure ambulatoire) ou une auto-surveillance encadrée.
Ce qu’il faut retenir pour bien lire un tensiomètre
Lire un tensiomètre, c’est avant tout comprendre trois éléments essentiels :
- La pression systolique, mesurée lors de la contraction du cœur
- La pression diastolique, relevée entre deux battements
- Le pouls, qui indique la fréquence cardiaque au repos
Les valeurs sont exprimées en mmHg et doivent être interprétées selon les normes reconnues. Une lecture fiable dépend aussi du type de tensiomètre utilisé (manuel ou électronique, bras ou poignet), de la posture du patient et des conditions de mesure.
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Les informations fournies ne constituent pas un avis médical. Tout diagnostic ou interprétation doit impérativement être confirmé par votre médecin.